Jour 4 : Ouhoud, encore et toujours !

La mission du jour : Les principales visites à Médine. La plus importante de toutes est bien entendu celle des martyrs de la bataille de Ouhoud.

Au départ de cette sortie “visites” à Médine, il s’est passé quelque chose qui mérite de vous être raconté 😉

J’avais donné rdv à tout le monde à 07h à la réception de l’hôtel, disons qu’à 10 minutes près (presque) tout le monde était là installé dans le bus (au passage j’espérais revoir mon ami le chauffeur philippin mais non c’était un soudanais cette fois-ci lol).

Je dis presque parce qu’il manquait encore 3 frères, l’épouse et les enfants de l’un d’entre eux. Ils sont arrivés à 07h37. Al hamdoulillah tout le monde est assis à sa place et on peut désormais partir.

Ayez présent à l’esprit une chose importante,  notre groupe est constitué principalement de mes amis, ma famille et mes voisins. Ce que vous allez lire dans quelques lignes je ne l’aurais pas fait à un groupe étranger à moi. Ce sont en majorité des gens avec qui nous cheminons ensemble dans le sentier d’Allah depuis (pour certains) plus de 10 ans.

Et bien non on ne partira nulle part, on doit d’abord régler cette histoire de retard. Coup de théâtre lol, j’ai pris le micro du bus et ai fait l’annonce suivante en m’adressant aux retardataires :

Nous avions rendez-vous à 07h et vous êtes arrivés à 07h37, vous nous avez fait perdre 37 minutes à tout le groupe, au nom du groupe j’exige une reconnaissance du tord accompli, des excuses pour la gêne occasionnée et une réparation car les bonnes actions effacent les mauvaises, et tout cela publiquement. On ne partira pas avant cela.

La DOUCHE FROIDE, je voyais certaines têtes choquées par mes propos (quoi ?? il a osé le faire ? mais c’est un fou lol), j’entendais plus un bruit dans le bus. La majorité présente sait que je fonctionne de cette manière là, donc pas choquée du tout.

Voyant aucune réaction de la part des retardataires, qui devaient se demander quoi comment pardon ? j’ai renouvelé mon annonce une seconde fois et en leur disant : c’est quand vous voulez !!

Les frères se sont relayés, ont reconnu leur tord, ont demandé pardon pour la gêne occasionnée et ont pris l’engagement de réparer cette faute.

Pourquoi ai-je fait cela ?

1. Pour préserver et instaurer l’éducation de la ponctualité à laquelle doit être attaché tout musulman, et qui, malheureusement, nous fait É NOR MÉ MENT défaut au sein de notre communauté. Ne rien faire ce serait accepter ce défaut.

2. Le tord a été fait à 52 personnes, les excuses devaient se faire devant les 52 personnes.

3. Pour donner l’exemple de ce qui doit être fait toutes les fois où l’on fait du tord à quelqu’un, c’était une sorte de démonstration grandeur nature de l’attitude à adopter dans pareille situation

4. La justice est la même pour tous, grands comme petits, on ne va pas reprendre un enfant et laisser s’échapper un adulte pour la même faute commise. Les adultes ne sont pas au dessus de la loi et de la justice, ils doivent s’y soumettre au même titre que les enfants. Ne rien faire voudrait dire que lorsque l’on devient adulte, et bien on a le droit de faire n’importe quoi, on ne se fait ni reprendre, ni rien du tout, super, vivement que je devienne adulte histoire qu’on arrête de me disputer !

5. Pour le bien des retardataires eux mêmes, comment ça ? en admettant, en s’excusant et en réparant leur faute ils deviennent propres, la faute en question est lavée et ne vont plus jamais en rendre des comptes. Après tout, ils préfèrent réparer leur faute ici ou le jour dernier ? c’est comme ils veulent 🙂

Après cela, j’ai proposé la réparation suivante :

Je propose que vous vous cotisiez tous les 3 (ben oui, le frère avec sa femme et ses enfants prend pour eux également, ben quoi ? c’est ça un chef de famille non ? lol) et que vous offriez 1 KG de 3ajwa à chacune des 11 chambres qui ont subi votre retard. Et s’il vous plait on ne veut pas de la 3ajwa à 30 ryals, minimum à 60 lol, est ce que cela vous va comme réparation ?

Ayant accepté la réparation, j’ai dit au chauffeur (il a rien du comprendre le pauvre, c’est quoi le cérémonial là ?) : bismillah, on peut y aller.

C’est parti, direction l’esplanade de Ouhoud, particulièrement sur le mont des archers où l’on a du rester un bon 45 min. Les dizaines de visages que je voyais étaient en larmes, c’était très émouvant soubhanallah, et ça nous met surtout quelques claques puisque ça nous contraint à comparer l’engagement et le dévouement des compagnons et les nôtres (no comment).

Certains enregistraient, si c’est pour soi ça va, mais si c’est pour faire écouter à quelqu’un sincèrement ça sert pas à grand chose, il fallait être là, c’est la présence sur cette terre là chargée d’histoire mélangée au sang pur des martyrs, que dis-je, mélangée au sang pur du prophète 3alayhi salam (il a beaucoup saigné le jour là 🙁 ) cette terre là que l’on foule aujourd’hui et qui enveloppe les corps de ceux qui ont payé de leurs vies pour que celle de l’Islam perdure, comment voulez-vous être traversé par leur vécu assis dans votre chambre à écouter le récit de la bataille en audio ou même en vidéo ????

Vue sur les martyrs de Ouhoud depuis le mont des archers

Ceux qui avaient déjà pu faire cette même visite avec moi lors de précédents voyages m’ont avoué que c’est aussi chargé que la première fois, on dirait d’ailleurs que c’était la première fois.

Qu’Allah vous fasse miséricorde Ô soldats d’Allah, qu’il nous fasse vivre et mourir selon le même engagement qui fut le vôtre !

On continue notre visite pour nous rendre à la mosquée des 2 qiblas puis une nouvelle fois à la celle de Qouba (puisque nous y avons été la veille souvenez-vous).

Je m’étais engagé en venant en Omra cette fois de ne faire entrer dans mon corps QUE de l’eau de Zamzam, pour cela je clacule mes déplacements et ai toujours une bouteille de Zamzam sur moi, sauf que tout a été consommé sur Ouhoud, j’ai donc partagé cela avec mes compagnons de voyage en leur demandant de ne boire une autre eau qu’en cas de réelle nécessité, sinon attendez qu’on arrive à Qouba, là bas, c’est du Zamzam.

Du coup, après la prière c’était opération abreuvage lol, puisqu’on n’a pas pu le faire aux 2 qiblas, tout le monde s’y est mis 😉

Remplissage des bouteilles en Zamzam à Qouba

En sortant de Qouba on peut directement voir la mosquée du vendredi que voici :

La mosquée du vendredi (au fond de l’image) vue depuis la mosquée de Qouba

Visite terminée et retour au haram un peu avant dohr, après avoir mangé un morceau direction la sieste, car au soir, on n’allait pas pouvoir dormir tôt vu ce qui nous attendait.

A peine arrivé dans ma chambre, on y toque et on nous apporte 11 KG de 3ajwa à dispatcher sur les chambres concernées 🙂

Le butin de la sortie Ouhoud (comme on l’a baptisé) 🙂

Aujourd’hui on est resté avec les enfants entièrement entre al maghreb et le 3icha à l’esplanade de la mosquée, superbe ambiance :

Extérieur de la mosquée juste à proximité de Bab As-salâm (là où il y a trop de lumières)

Après la prière du 3icha nous étions invités chez des amis médinois et la soirée chez eux fut un peu longue (retour à l’hôtel vers 01h du matin), les enfants ont résisté aussi et aucun n’a fermé l’oeil.

Collation du soir : Halva, olives noires, piments verts, fromage frais (sorte de feta), la soupe de lentilles et le succulent pain cuit sur les parois des fours d’argile (très très proche du Tafernout du Maroc).

Sur ce, je vous dis à demain inchaAllah pour l’avant dernier jour à Médine ^^

La suite des récits de Omra ICI